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3 questions à Romain Le Quiniou

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07/04/2021

Alumni de Sciences Po Aix et ancien joueur de la Pègre, fameuse équipe de foot de l'Ecole, Romain revient sur son parcours et nous présente Euro Créative, le think tank de l'Europe centrale et oriental qu'il a créé !


- Parlez-nous un peu de votre expérience : Quel est votre parcours académique ? Quelle était votre promotion dans notre Ecole ? Que vous a apporté Sciences Po Aix ?

Je suis issu de la promotion Mandela. Mon passage à Aix-en-Provence remonte donc à un certain temps. Un temps où il y avait bien moins de réunions Zoom et de gel hydro-alcoolique. À Sciences Po Aix j’étais dans le Master que l'on appelait à l’époque 'Histoire Militaire, Géostratégie, Défense et Sécurité’. Un Master qui m’a beaucoup plu de par les matières enseignées et les travaux de recherche que j’ai effectué au cours de ces deux années de Master. Si je dois bien avouer que ces travaux de recherche ont toujours été bâclés dans leur rédaction, ils m’ont tout de même permis de développer un certain appétit pour cette région que j’appelais encore “Europe de l’Est”. Peu enclin à me lancer dans le grand bain de la vie professionnelle, je partis rejoindre la Belgique néerlandophone pour effectuer un Master d’Études Européennes à la Katholieke Universiteit de Leuven. Le “Collège d’Europe du pauvre” si je puis dire : matières similaires avec nombre de professeurs communs mais des frais d’inscription 25 fois moins élevés. Et puis Leuven est une jolie petite bourgade étudiante qui me rappelait beaucoup Aix, tout du moins durant les deux-trois journées estivales qui m’ont été offertes. Une belle année me disaient mes camarades belges par 21 degrés… Toujours est-il, ce Master m’a permis d’élargir mon parcours académique avec une spécialisation sur les affaires européennes, sorte de bouée de sauvetage pour étudiant en relations internationales. La suite n’est qu’histoire. Alors que l’on me signifiait par lettres recommandées que le "monde de la recherche" n’était pas fait pour moi, je décidai de partir vers l’Est, en Pologne pour y débuter ma carrière professionnelle. Mais ce fut surtout le début d’une véritable passion pour la Pologne et plus largement pour l’Europe centrale. Concernant Sciences Po Aix, je me rappelle avec joie de ces quelques années tant sur le plan intellectuel que sur le plan personnel. J’y ai développé une certaine rigueur concernant ma réflexion tout en affinant mes intérêts intellectuels qui sont aujourd’hui au cœur de mes activités professionnelles. Et puis, je n’oublie pas les amitiés exceptionnelles que j’ai pu forger tout au long de mon parcours (cc. la Pègre).


- Et maintenant, vous avez co-fondé et dirigez le Think tank sur l'Europe centrale et oriental Euro Creative, en parallèle de votre doctorat. Comment cumuler ces deux activités ? A quoi ressemble votre quotidien ?

Absolument, j’aimerais tout de même ajouter que je travaille toujours en Pologne en parallèle. Ou plutôt pour une organisation polonaise puisque j’écris ces lignes depuis la France. En effet, je suis toujours impliqué dans les activités du think tank Wise Europa, basé à Varsovie, où j’ai débuté mes activités professionnelles. Je suis chargé de projets européens et couvre donc diverses thématiques (euroscepticisme, transition environnementale, mémoire des révolutions démocratiques, élargissement européen, etc.). En 2019, alors installé à Varsovie j’ai effectivement décidé de mettre en place un think tank appelé Euro Créative. Le premier think tank français spécialisé spécifiquement sur l’Europe centrale et orientale. Une vaste région encore méconnue en France. Ainsi, l’objectif de ce think tank est de renforcer les relations entre la France et les pays d’Europe centrale et orientale à tous les niveaux (politique, économique, sociétal et culturel). Plus largement, le but est d’aider à renforcer la diplomatie publique française dans la région avec la conviction qu’un rapprochement entre la France et ces pays permettra de réduire la fracture Est/Ouest au niveau européen. Pour cela, nous tentons d’une part de renforcer les connaissances et l’intérêt pour cette région (publications, wébinaires, podcasts, entrevues, débats interactifs, etc.) et d’autre part nous proposons des solutions concrètes pour la mise en relation des parties prenantes françaises et des parties prenantes centre et est-européennes (séminaires et rencontres privés, forums bilatéraux, groupe “Young Leaders”, projets européens transnationaux, etc.). Puis, j’ai effectivement rejoint il y a quelques semaines un programme doctoral à l’Université de Graz en Autriche, une Université reconnue notamment pour sa spécialisation sur l’Europe du Sud-Est. Sans rentrer dans les détails je prévois de m’intéresser à la responsabilité des partis politiques européens dans les processus de dé-démocratisation ayant cours en Europe centrale et orientale. L’idée est donc véritablement de gagner en expertise sur cette région afin de renforcer ma légitimité pour en parler aux autres. Aurais-je le temps de tout concilier ? Probablement pas mais je ne rentrerai pas dans les détails futiles de mon quotidien. L’essentiel étant de garder en tête que lorsqu’on veut réussir quelque chose il faut travailler.


- Et si nous vous retrouvions dans 10 ans, où seriez-vous ? Quels sont les défis que vous aimeriez avoir relevé ? 

Je n’en ai absolument aucune idée et tant mieux. Mon objectif est aujourd’hui de faire avancer mon projet et cela est tout à fait suffisant. C’est très stimulant, je suis quelque part en train de construire mon propre travail sans aucun filet de sécurité. La mise en place de ce think tank est une idée totalement folle et présomptueuse mais je suis persuadé qu’elle fonctionnera. Il y a un vrai espace de libre concernant l’étude et surtout la compréhension politique de cette région. Une région si proche de nous géographiquement et pourtant si loin mentalement. Cependant, développer un think tank par ses propres moyens et sans soutiens financiers est un combat de tous les jours. Les financements publics sont plus que limités et le soutien apporté par les décideurs, trop souvent désintéressés par les initiatives de la société civile, est lui aussi quasi-inexistant. Il y a un nouveau souffle à apporter dans l’organisation de la diplomatie publique française notamment via le développement d’instruments parallèles - les think tanks en sont un exemple - et j’espère pouvoir contribuer à celui-ci. Alors dans dix ans, je ne sais pas où je serai, probablement quelque part entre Varsovie et Sarajevo, mais mon objectif actuel est que ma structure prenne de l’importance et que je puisse jouer un rôle, à titre personnel, dans les relations diplomatiques de la France avec ces pays. Pour le reste, on verra bien ! En attendant, j’encourage nos chers étudiants intéressés par la région à me contacter s’ils le souhaitent. Pour discuter de la région et de ses opportunités ou pour s’impliquer dans le projet Euro Créative qui recherche en permanence à renforcer son réseau.

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