Nos questions à l'association Aixloquence et les membres de la délégation aixoise du Prix Mirabeau 2022
Cette semaine, nous avons rencontré l'équipe d'Aixloquence et leur délégation aixoise en lisse au Prix Mirabeau 2022 qui se tenait à Paris en janvier.
Vous êtes rentrés de Paris avec une seconde place en poche : la délégation d'Aix est sur le podium du Prix Mirabeau pour la première fois depuis 2013. Félicitations à vous tous ! Pourquoi se lancer dans une telle aventure ? Comment vous êtes-vous organisés ?
Séraphin Colle (président) : C'est d'abord ma passion pour l'éloquence et les mots qui m’a poussée à m’investir dans ce projet. Je voulais surtout retransmettre ce que j’avais appris l’année dernière lors des séances de préparation en tant qu’adhérent de l'association Aixloquence. Je dois avouer que j’aime beaucoup « coacher » des orateurs et animer ces ateliers.
Thomas Aguilar (vice-président) : Je suis engagé dans l'association Aixloquence depuis deux ans, du fait de mon parcours un peu spécial. Cette expérience me permet de m’investir pleinement dans le milieu associatif et dans la vie d’Aixloquence. Je suis animé par l’envie de partager, d’écrire, d’exprimer ma fibre artistique à travers les mots et la parole. C’est aussi une joie de transmettre et de voir évoluer nos adhérents au fil des séances et des concours. Nous avons dû redoubler d'efforts pour maintenir les actions de l'association durant la pandémie, les confinements... La tâche fut ardue mais pas insurmontable ! Avec le bureau de l’année dernière, nous avons organisé des activités sous différents formats - dématérialisés ou matérialisés.
Cette année, avec les nouvelles mesures et un presque retour à la normale, je savais pertinemment ce qui attendait le Bureau 2021-2022 ! Et effectivement, nous avons pu, de nouveau, participer aux concours, et notamment au prestigieux Prix Mirabeau. Ce concours d’éloquence rassemble les 10 Sciences Po de France autour d’une même compétition et d’un même amour pour l’art oratoire. L’organisation de ce Prix - qui retentissait sous les cloches de l’engagement ! - s’est faite à différentes échelles : nationales et locales. Pour chaque Sciences Po, il fallait organiser et composer avec de nouvelles normes, comme par exemple la parité. Ainsi, l’organisation de notre participation au Prix Mirabeau, à l’échelle locale, s’est faite dès septembre 2021 avec les Sélections des candidats. J'en profite d'ailleurs pour remercier l’administration de Sciences Po aix, et notamment Nicole Bordet et Samantha Buco pour leur soutien !
Après de nombreuses péripéties et soucis organisationnels, les Sélections se sont déroulées à merveille, et le 19 et 20 janvier dernier, le Prix Mirabeau, tel le phénix qui renaît de ses cendres, a refait son entrée sur scène ! Nous avons décroché la deuxième place et je félicite encore nos orateurs et jouteurs, Paul-Emile Cornu, Manon Rasplus, Clara Périé et Mohamed Abouz pour leur talent !
Pourquoi avoir choisi l’éloquence ? Qu’apporte la maitrise de cette dernière selon vous ?
Mohamed Abouz : J’ai toujours apprécié les prises de paroles, les débats en tout genre et l’expression orale en générale. Le choix d’adhérer à Aixloquence m’est donc venu naturellement. Selon moi, maîtriser l’éloquence m’a permis d’améliorer mes prises de paroles en classe et en public en général.
Clara Périé : J'ai découvert l'éloquence par hasard sans savoir dans quoi je me lançais, et cet exercice m'a permis de prendre confiance en moi et de me confronter à de nouveaux challenges.
Paul-Émile Cornu : C’est à la fois par amour des mots et pour progresser à l’oral, devant plusieurs personnes notamment.
Manon Rasplus : J’ai découvert cette discipline un peu par hasard cette année grâce à l’association Aixloquence et j’ai, très rapidement, beaucoup apprécié la pratiquer. J’aime beaucoup le fait que l’éloquence permette d’allier à la fois un travail d’écriture, de poésie, de recherche, d’humour, de persuasion et de jeu afin d’être davantage persuasive. À mon sens cette discipline amène à travailler tout cela à la fois, ce qui est très intéressant.
Ce concours était-il un premier pas dans l’éloquence pour vous ou êtes-vous un(e) habitué(e) ?
Mohamed Abouz : Ce concours était un premier pas dans l’éloquence.
Clara Périé : Non, j'avais participé à un concours du même type au lycée, c'est d'ailleurs à cette occasion que j'ai découvert l'art oratoire.
Paul-Émile Cornu : Je participe aux événements d’Aixloquence depuis l’année dernière mais le Prix Mirabeau a été mon premier « gros » concours.
Manon Rasplus : Pour moi ce concours était une grande première. Jusque-là, il n’y avait que lors des entraînements de Aixloquence que je pratiquais devant un « public ».
Parlez-nous de ce week-end à Paris ! Le second discours devait être écrit en 24h, la journée a dû être longue !
Paul-Émile Cornu : En réalité, j’ai pour habitude d’écrire mes discours dans un temps limité, cela permet de conserver une certaine spontanéité ainsi qu’une marge d’improvisation lors du discours. Le séjour est passé extrêmement vite et il était assez éprouvant car tout s’enchaînait à un rythme effréné, mais cela en valait la peine !
Manon Rasplus : Le séjour à Paris était à la fois très fatigant mais très enrichissant ! C’était un plaisir d’écouter ce que les orateurs des autres Sciences Po avaient écrit. Avoir le sujet la veille pour le lendemain n’était pas spécialement stressant, au contraire, je trouve que cela stimulait la créativité. Cependant, il était assez frustrant de devoir avoir le discours prêt pour 15h. J’avais la sensation que le mien ne serait jamais prêt à temps !
La joute est un exercice périlleux : vous recevez votre sujet seulement 20min avant de passer sur scène. Comment avez-vous vécu l’expérience et géré la pression ?
Mohamed Abouz : La concentration est le maître-mot. Étant donné la difficulté de l’exercice, la journée est assez stressante car nous ne savons pas sur quel sujet on tombera au moment venu. Mais lorsque qu’avec mon binôme nous recevons le sujet, tout change. La pression redescend et la concentration totale permet d’oublier tout le stress accumulé dans la journée. Au moment de la joute, les choses me viennent naturellement.
Clara Périé : Tout l'intérêt de l'exercice selon moi est de se servir du stress et de l'adrénaline pour montrer ses pleines capacités. Il ne faut pas lutter contre, il faut l'utiliser en sa faveur pour produire le meilleur. C'était une expérience très intense mais aussi gratifiante car difficile.
Un mot sur les futurs projets de l’association ?
Séraphin Colle (président) : L’année est loin d’être finie ! Nous sommes actuellement engagés dans un prestigieux concours international de débat portant sur la présidence française de l’Union Européenne, nous participons à Artefact, et nous préparons également le Prix Cassin, concours interne à Sciences Po Aix. Au-delà des concours, nous allons continuer les séances hebdomadaires. D’autres projets suivront peut-être, mais rien de concret pour le moment.
Thomas Aguilar (vice-président) : S'il fallait résumer en quelques mots, je dirais qu'Aixloquence ne va pas s'arrêter de briller et continuer à proposer différents concours autant locaux, nationaux qu'internationaux.
Articles suggérés