Diplômé en 2011 après un Master 2 en Affaires internationales, Sébastien Penzini est désormais Program Officer pour les Nations Unies. Il revient dans cet entretien sur son parcours atypique, et sur ses missions actuelles à Genève.
Quel est votre parcours académique, que vous a apporté Sciences Po Aix ?
En un mot, atypique. À la fin du lycée, ma Maman m’avait diagnostiqué une possible compatibilité avec un cursus en Sciences politiques et conseillé de préparer le concours d’entrée, j’ai donc fait tout le contraire.
Il m’a fallu presque 10 ans, de longues vacances, un BTS en communication d’entreprises et une première expérience professionnelle pour réaliser qu’elle avait peut-être raison.
Miraculeusement, Sciences Po Aix proposait à cette époque un accès en formation continue que j’ai pu utiliser pour rejoindre la rue de Saporta. J’ai passé deux premières années à suivre les cours de mon cursus et plusieurs de la formation initiale dont celui inoubliable sur l’histoire des relations internationales de Monsieur Jauffret. (S’il existe une archive audio, c’est à se procurer sans faute selon moi). Le Grand Oral n’a pas dû me rassasier puisque j’ai poursuivi avec le Master 2 en affaires internationales et encore aujourd’hui j’ai le sentiment que ces années sont passées trop vite. Pour le dernier semestre, je n’ai envoyé qu’une seule demande de stage, à l’ONU, et je n’en suis finalement plus parti.
Je crois que l’apport de Sciences Po Aix a été à la fois impressionniste et holistique et mise à part une tentation persistante de tout organiser en parties et sous parties, chaque facette de ce cursus a été bénéfique à mon parcours personnel et professionnel, par petites touches.
À quoi ressemble votre quotidien, quelles sont vos missions ?
Fort heureusement j’ai l’impression de plus ou moins échapper au quotidien. Aucune semaine ne ressemble à la précédente, je travaille tantôt de chez moi, tantôt de Bruxelles, certains jours seul, d’autres en équipe. Les pics d’activité sont plutôt une norme mais ils ne se ressemblent pas, ça aide. Aujourd’hui j’ai pris du plaisir à ébaucher un plan de soutien pour la Moldavie, hier je galérais pour résoudre un problème de ressources humaines.
Je fais partie d’une organisation plus normative qu’opérationnelle, donc l’objectif est de sensibiliser des gouvernements, de renforcer des capacités institutionnelles, de prévenir, de faire se rencontrer les acteurs politiques, scientifiques, académiques afin de pousser un agenda qui contribue aux objectifs de développement durable. Malheureusement, nous sommes encore très loin du compte et toutes les bonnes volontés sont bienvenues, avis aux amateurs.
Quels sont vos projets pour l’avenir, des défis à relever dans les prochaines années ?
Décélérer. Je crois que le défi est commun qui consiste à freiner l’emballement global dans lequel nos vies sont aspirées, au propre comme au figuré. Bien sûr, les études et le début de la vie active sont des phases d’accélération et l’idée n’est pas de brimer les enthousiasmes et les initiatives mais peut être néanmoins d’imaginer des trajectoires moins agressives, moins spéculatives, enrayer le creusement des inégalités, le tourbillon consumériste et la catastrophe climatique qui nous emportent de plus en plus loin de ce qui, je pense, nous importe le plus. La pandémie de Covid-19 a révélé quelques indices dans ce sens et j’espère que nous les utiliserons collectivement et individuellement pour trouver où atterrir…
Un dernier conseil pour les étudiants ?
Faites l’éponge ! Gardez votre esprit critique mais laissez-vous imprégner par tous les concepts, les récits, les exemples, les personnages, les anecdotes que les professeurs vous transmettent, ce sont des décodeurs précieux pour l’avenir.
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