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Nos questions à Romane Zufic

Actualités des diplômés

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11/07/2023

Diplômée de la promotion Machiavel en 2020, Romane Zufic est désormais chargée de développement des capacités pour Mercator Ocean International. Dans cet entretien, elle explique son entrée dans la vie active, et nous parle de son quotidien et de ses projets professionnels.


Quel était votre promotion ? Quel est votre parcours académique ?

Je suis entrée à Sciences Po Aix par le concours commun d’entrée en 1ère année, au sein de la promotion Machiavel (2015-2020). Après deux années de tronc commun, j’ai effectué un parcours de 3A mixte : un semestre de stage de promotion culturelle à l’Alliance Française de Colombo au Sri Lanka, un semestre d’études à Simon Fraser University, Vancouver, au Canada, puis un stage au Grand Port Maritime de Marseille où j’ai contribué au lancement du projet de coopération euro-méditerranéen MedPorts. De retour à Aix en 4A, j’ai rejoint le master Politiques européennes & Action Transnationale, avant d’intégrer pour mon M2 le MSc Environment & Resource Management à Vrije Universiteit Amsterdam 


Que vous a apporté Sciences Po Aix ?

Je retiens principalement aujourd’hui le soutien et la liberté qui m’ont été donnés pour développer mon projet professionnel, notamment pendant la 4A où j’ai cherché des cursus externes liés aux questions environnementales. Sciences Po Aix apporte un solide bagage de connaissances et compétences, mais au-delà, il n’y a aucun parcours « type », et c’est ce que j’ai particulièrement apprécié.


Comment s’est déroulée votre entrée dans la vie active ? 

Diplômée à l’été 2020, j’ai effectué quelques mois de service civique dans l'association environnementale France Nature Environnement, avant de rejoindre Mercator Ocean International en mars 2021 en tant que chargée de développement des capacités. Il s’agit d’une organisation à but non lucratif, en cours de transformation en organisation intergouvernementale, qui fournit des services d'intérêt général basés sur l'océanographie et axés sur la conservation et l'utilisation durable des océans, des mers et des ressources marines. 

L’entrée dans la vie active est une période toujours assez incertaine et stressante (surtout en 2020 !), et c’est seulement avec du recul aujourd’hui que je peux considérer qu’elle s’est finalement bien passée.


À  quoi ressemble votre quotidien ?

Je suis amenée à travailler avec un panel très large d’acteurs - européens, internationaux, étatiques, ONGs, secteur privé, instituts scientifiques, etc., de toutes nationalités. Mon quotidien se passe ainsi principalement en anglais et en ligne, rythmé par « l’actualité océan », avec quelques missions de terrain ponctuelles. Je me rends ainsi bientôt à Bruxelles et à Cape Town dans le cadre d’une participation à un hackathon d’une part, et à un sommet africain sur l’innovation pour l’océan de l’autre.


Quelles sont vos missions ? 

Mercator Ocean International met en œuvre le service européen de surveillance des océans, le Copernicus Marine Service, dans le cadre du programme européen d’observation de la Terre, Copernicus. Ce service met à disposition des données gratuites et ouvertes à tous sur l’état actuel et futur de l’océan, qui permettent non seulement de décrire et surveiller mais également de prévoir de nombreux paramètres océaniques (température, salinité, courants, épaisseur de glace, niveaux d’oxygène…). Ces données océaniques sont cruciales pour la recherche scientifique, la mise en œuvre de politiques, mais également pour la protection des citoyens (sécurité en mer, prévention des catastrophes naturelles) et pour la gestion durable de l’océan et le développement de l’économie bleue (énergies marines, pêche et aquaculture, etc)…

Ma mission principale est de mettre en œuvre la stratégie de développement des capacités. L'objectif est de renforcer la connaissance et les compétences liées à l’utilisation de ces données océaniques à travers le monde et ce, en s’adressant à des besoins, thématiques ou publics spécifiques – notamment les start-ups et universités. Il s’agit de concevoir des solutions adaptées et sur-mesure : formations, cours, mentorat, hackathons, programmes d'incubation, MOOCs, etc. Par ailleurs, je travaille également à la constitution d'une communauté mondiale de la prévision océanique, ceci dans le cadre de l’OceanPrediction Decade Collaborative Center (Centre de collaboration de la Décennie des Nations Unies pour la Science de l’Océan au service du Développement durable 2021-2030). Ce projet vise d’une part à encourager la co-création et le développement des capacités de prévision océanique à l'échelle globale, et d’autre part à améliorer la connaissance de l’océan et l’engagement du public. L'objectif est de construire un cadre mondial pour une science de l'océan au service de la société.


Pourriez-vous nous parler de votre engagement ? 

Mon engagement a débuté, comme c’est le cas pour beaucoup, par une prise de conscience environnementale, qui m’a poussée à choisir un M2 spécialisé. Il est alors devenu indispensable pour moi que mon futur emploi et mes missions aient du sens, un impact positif sur la planète et la société. Me focaliser sur l’océan est ensuite venu plutôt naturellement, d’une part car ce dernier m’a toujours fascinée, mais également car c’est un des écosystèmes les plus importants pour notre planète, et de façon paradoxale, l'un des plus méconnus. La biodiversité et les écosystèmes marins ont en effet été longtemps relativement peu considérés dans les débats environnementaux. Pourtant, l’océan permet la régulation du climat, il fournit des services écosystémiques cruciaux tels que l'absorption du CO2 atmosphérique et la production d'oxygène, offre des moyens de subsistance à des milliards de personnes, des routes commerciales et de transport, des sources d'énergie renouvelable, des loisirs et du tourisme… L’économie dite « bleue » est colossale mais se doit d’être soutenable, et il y a énormément à faire pour assurer l’utilisation durable de l’océan et de ses ressources, la conservation de la biodiversité et des écosystèmes marins. Au-delà, cette prise de conscience me pousse à agir à l’échelle personnelle également (en essayant de consommer moins et de façon plus responsable, de privilégier au maximum la mobilité douce, etc.) Il s’agit d’apprendre à repenser nos modes de vie et rapports à la planète.


Quels sont vos projets pour l’avenir ? Des défis à relever dans les prochaines années ? 

Mercator Océan International est actuellement en passe de devenir une organisation intergouvernementale, et vit une période très dynamique avec de nombreux projets et opportunités qui voient le jour. C’est un environnement très stimulant dans lequel je pense continuer à m’investir pendant quelques temps. Au-delà de cela, je pense qu’il faut apprendre à ne pas se projeter trop loin ; les opportunités et nos envies évoluent. Cela étant, un véritable défi que j’aimerais relever dans les prochaines années serait de faire une traversée de l’Atlantique à la voile.


Un dernier conseil pour les étudiants ?

Cela rejoint ce que je disais plus haut mais ce serait d’avoir confiance en soi et de ne pas trop chercher à se projeter. Les recruteurs demandent bien trop souvent « Quel est votre plan pour les cinq ou dix prochaines années ? » et il n’y a aucun mal à ne pas avoir de réponse précise, bien au contraire. L’important est d'avancer à son rythme et en accord avec ses convictions. 


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