Diplômée de Sciences Po Aix en 2019, Eva Soares travaille désormais à la Banque de France, en tant qu'économiste en politique macroprudentielle. Dans cette interview, elle revient sur son parcours et son engagement auprès des étudiants de la Prep'INSP de l'École.
Quel est votre parcours académique ? Que vous a apporté Sciences Po Aix ?
J’ai préparé le concours commun lors de mon année de terminale. J’ai directement intégré Sciences Po Aix après l’obtention de mon bac. J’ai ensuite fait toute ma scolarité à Sciences Po Aix. Mon année à l’étranger s’est partagée entre Riga, en Lettonie, puis Coimbra au Portugal. Elle m’a permis d’affiner et d’affirmer mes choix professionnels. Au retour, je me suis orientée vers la filière Carrières publiques. En M2, nous avions la possibilité de faire une prépa ENA et Grands concours : j’ai donc pu préparer le concours de cadre de direction à la Banque de France. En 2019, après 5 années passées à Sciences Po Aix, je réussissais mon concours et partais à Paris. Sciences Po Aix m’a offert des clefs de compréhension du monde, et m’a permis d’affûter ma réflexion, de l’approfondir. J’y ai appris énormément de choses, les enseignements dispensés sont d’une grande qualité, mais ce que je retiens surtout, c’est le fait que l’on nous y ait appris à avoir une tête bien faite, en plus d’être bien pleine. Et puis Sciences Po Aix est aussi le lieu où j’ai rencontré des très bons amis. En somme, Sciences Po Aix m’a apporté une grande plasticité cérébrale et des amis précieux, donc les clefs pour affronter le monde d’aujourd’hui.
À quoi ressemble votre quotidien ? Quelles sont vos missions ? Pourriez-vous nous parler de votre engagement ?
J’exerce à l’heure actuelle comme économiste en politique macroprudentielle à la Banque de France, et comme chargée d’enseignement en économie en Prep’INSP à Sciences Po Aix. Mes journées sont donc bien remplies, et ne se ressemblent que peu. Si la majeure partie de mes missions sont analytiques (rédaction de notes, de diagnostics de vulnérabilités financières, monitoring), j’ai également la chance de participer à des groupes de travail européens (au sein de la Commission européenne ou du Comité européen du risque systémique par exemple) afin de représenter la position de la France. J’effectue également des missions de cabinet au titre du co-secrétariat du Haut Conseil de stabilité financière, conjointement avec un collègue du Trésor. Mes activités sont donc variées, et j’alterne entre moments calmes de rédaction, représentation de mon institution et travail de coordination. Le rythme varie aussi selon l’actualité.
Outre cet emploi à la Banque, je suis chargée d’enseignement en économie en Prep’INSP. J’anime les ateliers d’économie, et fais passer des oraux blancs pour les concours de la Banque de France. Il était pour moi essentiel de « revenir » à Sciences Po Aix une fois mes études terminées, afin d’apporter ma pierre à l’édifice et d’aider des étudiants à atteindre leurs objectifs et réussir le concours qui leur tient à cœur. Ces missions sont très stimulantes intellectuellement, et me mettent au défi au quotidien : comment être utile? Sur quel point de cours dois-je insister ? Comment faire mieux comprendre les grands enjeux économiques ? Toutes ces questions (et plein d’autres) m’orientent dans le cadre de mes fonctions, et me poussent à faire mon possible pour offrir le meilleur des accompagnements aux étudiants de Sciences Po Aix.
Quels sont vos projets pour l’avenir ? Des défis à relever dans les prochaines années ?
J’ai énormément de projets pour l’avenir, et de défis à relever. Je n’ai pas pour habitude d’en parler avant qu’ils soient concrétisés, et je ne vais pas déroger à la règle. Mais, dans les grandes lignes, je vais continuer à explorer les missions variées exercées par la Banque de France, et à enseigner. Ces deux axes me permettent de trouver un équilibre, je vais donc poursuivre dans cette voie.
Un dernier conseil pour les étudiants ?
Je dirais qu’il faut oser. C’est assez bateau, mais en réalité beaucoup s’auto-censurent, ne visent pas aussi haut qu’ils le souhaiteraient ou le devraient. Le meilleur moyen de réussir restant de tenter, je dirais qu’il vaut mieux parfois mordre la poussière que rester gentiment dans sa zone de confort, puis regretter de n’avoir pas fait. Oser, donc, mais toujours garder la tête froide: « en avant, calme et droit » comme disent les cavaliers de Saumur.
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