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Nos questions à Arthur Patou

Sciences Po Aix

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13/01/2022

Étudiant en deuxième année à Sciences Po Aix, Arthur Patou vous parle de sa passion pour la langue provençale et plus largement pour la culture occitane. Gramaci ! À bèn lèu !


Pourriez-vous vous présenter ? Quel est votre parcours ? 

Je m'appelle Arthur, je suis en 2e année et en pré-spécialisation sciences politiques.  Après une terminale au Lycée Émile Zola, j'ai intégré une classe préparatoire en double cursus avec la faculté d'éco-gestion, puis j'ai intégré Sciences Po Aix sur dossier, les modalités du concours ayant changé cette année là, à cause du Covid !

Vous êtes passionné par la langue et la culture occitane. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Je suis très intéressé par les langues. Durant le premier confinement, je cherchais une langue à apprendre qui ne soit pas trop difficile. Plutôt une langue romane, donc. . Je suis tombé sur le Provençal. Je ne connaissais que de nom sans trop m'y être intéressé et j'ai eu un véritable coup de foudre. J'ai directement aimé la sonorité, le vocabulaire, et je m'y suis essayé. Ca n'a pas été simple.

Au fur et à mesure, j'en ai appris de plus en plus sur la langue : d'où venait le Provençal, le fait qu'il faisait partie d'un ensemble plus large qui était l'Occitan, parlé des vallées occidentales du Piémont italien à Bordeaux, d'Auvergne jusqu'au Val d'Aran en Catalogne. J'ai aussi découvert que la langue était encore activement connue par un million de personnes environ, malgré l'âge croissant des locuteurs et le peu d'espaces pour la parler.
J'ai enfin compris que sa mort sociale était due avant tout à la répression directe menée sous la IIIème République et à la structure sociale même en France pendant la Révolution Industrielle qui a supprimé les groupes qui auraient pu les parler, aussi bien que les endroits où elle aurait pu être parlée.

A partir de là, je me suis passionné pour l'histoire, la littérature, les sciences, j'ai commencé à suivre des journaux en ligne, les quelques chaînes YouTube en Occitan,. On m'a même offert Le Hobbit en occitan pour Noël ! Et bien qu'il soit écrit en limousin, je comprends presque tout, ! Le vocabulaire spécifique n'est pas assez différent pour que cela empêche la lecture.

Cette découverte a changé ma vie,  mon rapport à la culture, à ma culture, à l'endroit où je vis, mon engagement politique et culturel, etc. Aujourd'hui, je cherche à publiciser le provencal. Faire connaître aussi bien la langue,  que l'aspect culturel, populaire et historique qui l'entoure.

J'aimerais pouvoir travailler dans ce domaine, et pouvoir produire du contenu aussi. J'ai déjà réalisé deux podcasts en provençal, et écrit un article dans un journal. Je pense aussi créer bientôt, ma propre chaîne YouTube.

Dans l'idéal, où serez-vous dans 10 ans ?

Comme je l'ai mentionné précédemment j'espère pouvoir travailler dans un domaine en lien avec l'Occitan. Je ne réfléchis pas nécessairement de manière stratégique à la question. J'ai en tête plein de scénarios possibles.
Je pourrais même devenir caissier si cela me donne l'occasion d'avoir des interactions en occitan !

Lorsque j'ai déposé mon CV pour un job étudiant en tant qu' employé commercial, l'anglais n'a pas particulièrement convaincu,  car tout le monde de nos jours parle anglais et le précise sur son CV.  En revanche, l'occitan a été vraiment apprécié.

J'aimerais aussi beaucoup me tourner vers la recherche.  Il y a parmi les figures importantes de l'Occitanisme des personnes comme Robert Lafont qui se sont caractérisées par une très forte activité de recherche. Il a écrit des centaine de livres,  et publié plus d'un millier d'articles. Ce genre de carrière est évidemment très attrayant.  

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