Cette semaine, découvrez le portrait de Thomas Kerjean, alumni de Sciences Po Aix promotion 2000. Anciennement salarié chez Microsoft, et lauréat des Trophées de l’économie de La Provence pour son travail au sein de l'entreprise MailinBlack, il nous parle de ses ambitions pour la cybersécurité française.
• Parlez-nous un peu de votre expérience : Quel est votre parcours académique ? Quelle était votre promotion dans notre École ? Que vous a apporté Sciences Po Aix ?
Ma mère est née en Tunisie. Mon père en Asie. Ils se sont rencontrés à Marseille où ils ont fait leurs études. Ma sœur et moi sommes nés et avons grandi dans la ZUP d’Aix-en-Provence. Mes parents valorisaient la curiosité, la connaissance, le mérite et le partage. Très jeunes, Spinoza, Descartes, Platon, Claude Bernard ou Jules Ferry s’invitaient à nos déjeuners et nos diners. Mon parcours académique a donc débuté par une invitation permanente à « être un point d’interrogation sur pattes » et Sciences Po incarne de loin le creuset le plus recommandé pour les curieux.
Sciences Po Aix m’a beaucoup apporté – La méthode. Le doute scientifique. Un point d’entrée unique sur la culture. Lors de mon stage d’un an en ambassade en Chine, entre ma 2e et 3e année, j’ai décidé de faire une école de commerce. Je trouvais l’économique plus impactant pour la France que le politique. J’ai passé les concours, et suite à Sciences Po Aix, suis entré à l’ESCP.
• Vous venez d’être récompensé aux Trophées de l’économie de La Provence, dans la catégorie Emploi, pour votre travail à MailinBlack. Ancien de Microsoft, aujourd’hui dans le domaine de la cyber sécurité, quel est votre parcours professionnel ?
J’ai eu une très grande chance. J’ai beaucoup travaillé aussi, mais je pense avant tout avoir eu la chance de rencontrer des gens bienveillants, qui m’ont fait grandir. En sortant de l’ESCP, je suis allé chez Accenture, puis chez Microsoft. Des gens vraiment très brillants comme Nicolas Petit, Alain Crozier, Scott Guthrie, Satya Nadella, Jean-Philippe Courtois m’ont permis de faire des choses incroyables.
Enfant d’une ZUP, j’ai ficelé des dossiers entre des patrons du CAC 40 et la Présidence de la République. J’ai lancé les Datacenters Azure de Microsoft en France. J’ai travaillé sur l’entrainement d’Intelligences Artificielles en langue française. J’ai dirigé la division IA et Cloud de Microsoft avant de revenir dans le Sud de la France. J’ai toujours souhaité travailler pour une entreprise française, comme pour rendre à ce pays. C’est avec Mailinblack que je peux à présent réaliser ce souhait.
• Pourriez-vous présenter Mailinblack et ses projets à venir ?
Le but de Mailinblack est de créer l’Alexa de la confiance numérique. L’ange gardien, l’application, le bot, peu importe son visage futur, qui vous protégera de l’usurpation, du vol, de l’attaque, du harcèlement. L’IA qui vous protège des autres IA.
Après notre levée de 14M€ en 2019, nous avons injecté de l’IA dans notre solution historique, Protect, qui assure la vie numérique souveraine et sereine de 12 000 d’organisations en France. Hôpitaux, collectivités locales, PME. Nous avons innové avec une 2e solution : Phishing Coach, qui permet d’éduquer les employés par simulation de cyberattaques et micro-pédagogie. Un sujet de neurosciences et d’éducation passionnant.
La prochaine étape est de consolider un leader français. Un acteur de tech performant et made in France.
- Un conseil pour les étudiants de Sciences Po Aix inspirés par votre parcours ?
Mon conseil aux étudiants : Soyez fiers et restez humbles, apprenants. Notre formation est d’excellente qualité pour le monde qui vient. Elle donne une certaine conscience des choses, unique.
Un conseil pragmatique : Formez vous aux rudiments du code. Le numérique va pénétrer toutes les couches sociales, économiques, politiques, sanitaires, etc. En tant que futurs dirigeants, vous devez apprendre le code comme vous apprenez l’anglais. C’est à cette condition que vous deviendrez un leader crédible, quel que soit votre domaine d’activité.
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