Diplômée de la promotion Badinter (2016) après un Master Affaires internationales de l'Entreprise, Camille Besson est aujourd'hui Cheffe de projet au sein de l'association La Ruche Industrielle à Lyon. Elle revient sur son parcours à l'issue de ses années sur les bancs de Sciences Po Aix.
Quel est votre parcours académique ? Que vous a apporté Sciences Po Aix ?
Je suis diplômée de la promotion Robert Badinter (2016). J'ai passé le Concours Commun et intégré Sciences Po Aix en 2011, suite à l'obtention de mon bac scientifique. Au terme des deux premières années, j'ai souhaité effectuer mon année de mobilité à l'université de Göteborg en Suède. À mon retour, j'ai intégré le Master 1 en Affaires Internationales de l'Entreprise. Dans l'optique de me spécialiser davantage, j'ai finalement choisi d'effectuer ma cinquième et dernière année en mobilité dans un autre établissement. Mon choix s'est alors porté sur l'IAE de Saint-Etienne et son Master 2 en Intelligence Economique et Gestion de l'Innovation.
De mes années à Sciences Po Aix, je garde le souvenir d'une aventure intellectuellement stimulante. On y développe sa curiosité, son ouverture d'esprit, mais aussi sa capacité à exprimer un point de vue - de façon argumentée et synthétique. Des compétences que je mobilise encore au quotidien, lorsque je dois, par exemple, présenter un éclairage technologique ou une étude d'opportunité en vue de convaincre des décideurs de déployer ou non une solution innovante.
Comment s’est déroulée votre entrée dans la vie active ?
J'ai toujours eu pour projet de débuter ma carrière dans le conseil, probablement pour les mêmes raisons qui m'ont poussée à choisir un IEP : l'opportunité d'adresser une grande variété de sujets et de contextes au sein d'une seule et même structure. Fait amusant, c'est par l'intermédiaire d'une autre diplômée de Sciences Po Aix que j'ai décroché mon premier poste en tant que consultante en transformation digitale chez Wavestone. Pendant près de quatre ans, j'ai participé à accompagner divers clients grands comptes et du secteur public dans la définition de leur stratégie digitale, à travers des audits, benchmarks ou éclairages technologiques sur des sujets aussi variés que le Cloud, l'Intelligence Artificielle, la Blockchain, etc.
Après quelques mois de mésaventures dans le RER parisien, j'ai obtenu ma mutation sur le bureau de Lyon où j'ai travaillé pendant plus d'un an en prestation pour la direction du digital de la SNCF. En tant que cheffe de projet digital pour les 574 - sortes de labs innovants baptisées en hommage au record du monde de vitesse sur rail détenu par SNCF - j'ai contribué à mettre en œuvre une méthodologie agile d'accompagnement de projets digitaux dans une approche dite "bottom-up". L'objectif ? Comprendre les besoins des différents métiers en région (réseau, matériel roulant...) et les aider à trouver et tester dans des délais très courts la bonne solution digitale permettant d'y répondre. Cette mission "totem" - comme on les appelle chez Wavestone - m'a confortée dans l'envie de piloter des projets d'innovation, proches des besoins terrain, en étroite interaction avec le métier et l'utilisateur final.
Ce constat m'a conduit à accepter un poste de cheffe de projets inter-entreprises à La Ruche Industrielle - association loi 1901 cofondée par des industriels de la région lyonnaise (dont SNCF). Née de l'idée que des industriels non concurrents peuvent partager les mêmes enjeux, La Ruche leur propose d'adresser ces problématiques communes dans le cadre de projets collaboratifs en inter-entreprises. Pendant un peu plus de deux ans, j'ai ainsi assuré le pilotage de projets innovants, à la fois sur les volets technologiques (maintenance prédictive, contrôle qualité par caméras, réalité augmentée, mobilité électrique…) et humains (gestion prévisionnelle des emplois et des compétences, organisation apprenante, innovation managériale…) dans une logique d'open innovation.
Quels sont vos projets pour l’avenir ? Des défis à relever dans les prochaines années ?
Ces quelques six années de conseil m'ont finalement donné l'envie de passer "de l'autre côté du miroir" et de poursuivre mon parcours au sein d'un grand groupe. J'ai ainsi récemment intégré la Direction Innovation et Projets Digitaux de Distribution Casino France, en tant que chef de projet innovation. Après avoir relevé le défi de monter en compétences sur des sujets techniques (pourtant éloignés de ma formation d'origine), j'ai à cœur de pouvoir les relier à des enjeux économiques et stratégiques pour contribuer à imaginer de nouveaux business models et de nouvelles offres de services, au service de l'expérience client et employé.
Ces différentes expériences professionnelles ont toutes un dénominateur commun : la volonté d'évoluer dans un environnement fortement innovant, aux enjeux diversifiés, et au service des transformations technologiques, écologiques et organisationnelles qui feront le monde de demain.
Un dernier conseil pour les étudiants ?
Je ne peux qu'encourager les étudiants d'aujourd'hui et de demain à cultiver cette soif d'apprendre qui les a conduits jusqu'aux portes de notre "bonne maison" - et de l'entretenir bien après l'avoir quittée. Vous vous demanderez parfois si ces savoirs théoriques vous seront réellement utiles dans le milieu professionnel. Ma vision sur ce point est que, plus que des connaissances, Sciences Po Aix vous enseigne de la méthode. À l'heure où plus de 80% des métiers de demain n'existent pas encore, vous serez moins évalués sur vos savoirs à un instant donné que sur votre capacité à en acquérir constamment de nouveaux. C'est principalement ce à quoi nous forme Sciences Po Aix : apprendre à apprendre, puis formaliser et transmettre ces connaissances pour convaincre.
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