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Nos questions à Julie Ruocco

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07/12/2021

Cette semaine, nous nous intéressons au parcours de Julie Ruocco, Alumni de Sciences Po Aix et auteure du livre Furies, paru aux éditions Actes Sud. Elle partage aussi ses meilleurs conseils pour commencer une carrière au sein d'une institution européenne.  


Parlez-nous un peu de votre expérience : Quel est votre parcours académique ? Quelle était votre promotion dans notre École ? Que vous a apporté Sciences Po Aix ?

Après ma Khâgne à Faidherbe (Lille) et les épreuves de l’ENS, j’ai passé le concours de la deuxième année de Sciences Po Aix pour atterrir dans la promotion Badinter. De retour de mon année d’Erasmus en Finlande, j’ai suivi le master de relations & affaires internationales avant de me spécialiser en droit et politiques européennes lors de mon M2.  

De cette formation, je conserve des outils d’analyse contemporains et géopolitiques qui ont aiguisé mon rapport au monde et à l’actualité. Les cours et débats sur l’histoire moderne ont aussi beaucoup compté. En témoigne les réflexions déployées dans mon livre FURIES, pas tout-à-fait étrangères aux sujets que nous devions traiter dans nos dissertations de culture G sur la justice et la mémoire. 

Enfin, Aix m’a appris à faire preuve d’audace, particulièrement dans le domaine de la recherche et des idées. En 4A je tenais absolument à rédiger un mémoire de philosophie esthétique sur les jeux vidéo. Un sujet qui paraissait un peu trop fantasque pour la maison. Mais j’ai eu la chance de rencontrer une nouvelle professeure de culture G qui a accepté de me suivre en me donnant un conseil très précieux : « on a le droit d’être original sur le fond, à condition d’être inattaquable sur la forme et la méthode ». Grâce à elle, j’ai musclé la structure de mes réflexions et cette stratégie s’est relevée payante. Le mémoire a été récompensé par le prix de Sciences Po Aix. S’en est suivi une publication et une conférence à l’ENS qui m’a ouvert beaucoup de portes. 

  

Votre premier roman FURIES, vient d'être publié chez Actes Sud et a déjà reçu le prix de la fondation La Poste 2021 ! De Sciences Po à l’écriture il n’y a qu’un pas ?

De tous les Sciences Po, je savais qu’Aix était le bon parce que j’avais pu y choisir la littérature comme spécialité lors de l’examen d’entrée ! Loin d’être un détail, je pense que cela met à jour l’importance qui est donnée aux exercices de dissertations, de recherches et de Grand O. À travers ces différents entrainements, cette formation nous apprend à bâtir une pensée solide et singulière. Des compétences essentielles dans le travail d’écriture. 

Dans mon cas, c’est grâce à la littérature que j’ai eu envie d’étudier les sciences politiques, après la découverte de grands textes comme Pour la Serbie de Victor Hugo, par exemple. Et c’est finalement grâce à la littérature que j’ai pu mettre en mot mes considérations sur la politique. Il n’y a rien d’incompatible à cela et finalement je trouve que c’est un juste retour des choses. À l’heure où beaucoup de régimes politiques reconfigurent l’histoire et la réalité, la littérature peut paradoxalement devenir un instrument de réflexion, voire de révélation. En clair, puisque les politiques s’aventurent toujours plus loin sur le terrain de la fiction, il est de bonne guerre que la fiction s’empare du politique.


Vous travaillez aussi depuis 5 ans au Parlement Européen : un conseil pour les étudiants qui souhaitent suivre cette voie ? 

De bien établir leur profil et leurs centres d’intérêt pour cibler au mieux les services institutionnels ou politiques qu’ils désirent intégrer : équipes parlementaires nationales, groupes politiques européens, secrétariats de commission, etc. 

Pour chaque structure, il s’agit de bien repérer les enjeux et besoins avec lesquels nos aspirations et compétences pourraient entrer en résonnance. Si l’on cible un stage dans un cabinet d’eurodéputé par exemple, la première chose à faire et de personnaliser chaque candidature en fonction des priorités de mandat et des commissions de l’équipe que l’on veut intégrer. Bien sûr, cette stratégie demande du temps et réduit le champ de postulation mais au final, le candidat augmente ses chances d’être rappelé tout en ayant déjà les éléments qui lui seront demandé pendant l’entretien. 

Autre chose à savoir. Bien qu’étant un écosystème passionnant et dynamique le milieu des affaires européennes n’en reste pas moins très compétitif. Les élus/cadres le savent et n’hésitent pas à jouer de cette pression pour vous faire outrepasser vos missions. Il est important de rappeler qu’à l’impossible nul n’est tenu et que stagiaire ou non, vous avez le droit de placer vos limites. 

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